Arom'antique dans plantes et santé

D’une rencontre singulière est née chez Laurent Bourgeois une passion pour les plantes médiévales. Cette passion l’a poussé à créer Arom’antique, une pépinière drômoise riche d’une collection de quelque 450 variétés.

Suite à une formation axée sur les plantes, l’idée a peu à peu germé d’ouvrir une pépinière. Mais c’est ma rencontre avec Laëtitia Cornu, docteur en histoire médiévale, qui a été le déclencheur en me faisant découvrir la richesse des plantes médiévales. Notre projet a été rendu possible en 1992 grâce à une aide à la création de projets horticoles innovants et au financement d’un poste de chercheur par la région Rhône-Alpes. À deux, nous avons patiemment créé notre collection: Laëtitia constituait la liste des plantes à partir des textes d’époque comme ceux du Capitulaire de Villis édicté par Charlemagne ; je poursuivais le travail en recherchant les graines ou les pieds mères dans des jardins botaniques, chez des collectionneurs, des grainetiers ou dans la nature.

Aujourd’hui, nous disposons de 450 variétés, parmi lesquelles l’agastache mentholée, l’aurone, la consoude de Russie, l’hysope compacte ou la rue, équivalent au Moyen Âge de notre persil. Ces plantes aux goûts très marqués ont peu à peu disparu de nos tables depuis le XIX° siècle. Choisir de les cultiver participe donc, pour moi, d’une volonté d’apporter ma pierre à la sauvegarde d’une biodiversité menacée. A titre personnel, je tire également une grande satisfaction du travail de collectionneur.

Notre équipe s’est étoffée petit à petit (quatre temps pleins et des saisonniers) pour produire 70000 plants à l’année. Nous nous distinguons également par notre gamme étendue de plantes aromatiques, de légumes anciens et par une culture écoresponsable certifiée bio. Il ne me parassait en effet pas concevable d’utiliser des engrais sur des plantes destinées à être bues en tisanes.

Outre la vente aux particuliers et à certains professionnels de santé, nous travaillons également avec des chefs de restaurants étoilés tels qu’Anne-Sophie Pic. Nous consacrons aussi une partie de notre temps à la pédagogie via des stages. Le développement de notre jardin d’exposition répond à cette dimension patrimoniale importante pour moi. Après déjà plus de vingt ans, l’envie de redécouvrir d’autres variétés oubliées est toujours aussi forte.

Propos recueillis par Claire Fastrez.

 

Arom’antique, 275 chemin la ville, 26750 Parnans.

 

Plantes & santé, n°171 – Septembre 2016